Du répit, enfin !

Le week end était enfin arrivé, le soleil était au beau fixe et une petite brise venait ébouriffer les cheveux du prof de Russe. Il rangea un petit peu son loft avant de sortir, "un petit peu" c'était déjà beaucoup pour lui.Un sourire béatétait plaqué sur ses lèvres. Il comptait profiter à fond du week end. Il s'éloigna du Campus faisant le chemin entre l'école et le centre ville à pieds.

Par profiter, il fallait comprendre draguer, il apréciait le moment de séduction encore plus que l'acte en lui même. Alors il offrait des sourires à toutes les personnes qu'il croisait. Il profitait aussi de ce moment pour se relâcher, loin de la pression de son statut de professeur, en effet il avait interdiction de draguer les élèves, il soupira.

"Dommage ..."

Il y avait plusieurs jeunes qui lui plaisaient tout particulièrement, mais pas le droit de les toucher. il grommela un peu dans sa barbe avant de reprendre son air joyeux, rien ne pourrait venir gâcher son week end.

Il s'afficha un peu partout, dans les magasins, dans les cafés, montrant clairement qu'il était en chasse. Il récolta de sa cueillette de nombreux rendez vous, autant de regard outragés et des pouffements des donzelles qui pensait qu'elles étaient le centre de son attention.

Il entra dans un restaurant pour le déjeuner, son ventre demandant son attention. Il s'assit à côté d'une fenêtre et garda la plupart du temps son regard braqué au dehors, observant les allées et venues, regardant les hommes qu'il avait remarqué plus tôt, profitant simplement du moment.

Le week-end. C'était censé être un moment de répit pour tout les élèves. Tous ? Non pas tellement. Certains élèves étaient en effet bien loin des prises de tête pendant ces deux jours qui terminaient une semaine, leur seule préoccupation étant "Quand est-ce que je vais me mettre à mes devoirs ?". Pour d'autres, c'était bien plus compliqué. Et surtout pour un élève en particulier... Que voulez-vous, tout le monde n'a pas la chance de connaitre une vie normale. Enfin, à peur près normale, n'oublions pas que nous sommes à StarthClyde tout de même...

Ma silhouette se détache dans la pénombre de la nuit. Insomnies, doutes, tout cela trotte dans mon esprit. Le souffle haletant, les jambes tremblantes, je suis éclairé seulement par les faibles rayons de la lune passant à travers les vitres de ma chambre. Lentement, je me redresse dans mon lit, passant ma main sur mon visage pour retirer les quelques gouttes de sueur qui le marque. Un nouveau cauchemar. Ça devient presque une habitude... Reprenant un souffle presque normal, je me penche pour attraper mon jean et sortir mon portable de ma poche. Deux appels en absence. Je fronçai les sourcils en regardant l'heure : 04h35. Les appels datent de la veille. C'est vrai que je me suis endormi comme une masse hier soir... Et je sais que je n'arriverais pas à me rendormir.

Je me lève, encore nu, attrape mon sac de cours avant de me re-cacher sous la couette, sortant ma trousse, mon agenda et mes cahiers. Autant se débarrasser de ça tout de suite, j'aurais plus de temps libre plus tard. Non pas que le devoir de math m'enchante mais bon. En fouillant un peu, je retrouve mes feuilles de Russe et rougit un peu en pensant au prof qui m'a déjà fait du rentre-dedans. Et plus ou moins ouvertement en plus. Petit note pour moi-même : Tenir la main d'un prof, même pour le trainer, ça fait toujours jaser les filles.

Une fois mes devoirs finis, je file sous la douche. Il est 9h. Oui, j'ai buché cinq heures sur un fiche devoir de Math et un devoir de Russe. Mais je suis plus ou moins nul dans les deux matières. Une fois propre, j'enfile un jean taille basse, constatant dans le même temps que j'ai fait un trou dans le bas, une chemise noire dont je ne ferme pas les deux derniers boutons, ma veste noire et bleue. Un dernier regard pour ma chambre, songeant intérieurement qu'il faudrait que je la range, j'attrape mon cache-oeil, ma sacoche et mon anneau à l'oreille que je mets dans le couloir. Toute l'école dort encore plus ou moins. Moi je décide de sortir un peu, seul.

La matinée se passa plutôt bien. Quand mon ventre se mit à crier famine, je cherchai un restaurant pas trop cher, regardant le menu affiché sur la fenêtre. Mon regard se glissa sur la personne assise à le fenêtre et je sursautai. Le prof de Russe était là et mon oeil violet se planta dans ses yeux perles.. Je détournai le regard de nouveau vers le menu, espérant qu'il n'ait pas capté que je rougissais...

Tzvetan se lécha les lèvres en suivant des yeux un jeune homme. Ce dernier s'approcha de la vitre du restaurant avant de repartir. Le professeur de Russe continua de le regarder mais quelque chose avait retenu son attention. Ses yeux firent machine arrière et se posèrent sur l'un des élèves de StarthClyde.

Nathanaël était sans doute l'un des élèves les plus ... alléchants. Quand Tzvetan devait faire cours à sa classe, il ne pouvait s'empêcher de tourner autour de lui, avec le prétexte de corriger ses fautes ou de l'aider, mais c'était juste pour pouvoir l'approcher.

Le professeur de Russe savait que les relations entre les professeurs et les élèves étaient proscrites mais il le voulait, lui. Il avait beau être un homme très volatile, il se sentait attaché à ce jeune homme. Il voulait le protéger, non pas de Darkness car pour ça il ne pouvait rien faire, mais plutôt des autres élèves qui le rejettent ou ont peur de lui à cause de celui qui est censé être son frère.

Tzvetan pouvait comprendre la peur des élèves face à Darkness, c'est vrai qu'il n'était pas vraiment recommandable. Mais Nathanaël ? Lui était surtout victime dans cette histoire et le fait de le rejeter pourrait encore plus donner le contrôle de cette école à Darkness. Rien que de penser à la réactions des élèves par rapport au jeune le fit soupirer de lassitude.

Il releva la tête et croisa le regard de l'élève. Ce regard qui lui donnait tant de frissons. Il haussa un sourcil quand l'étudiant se retourna, il se demandait ce qui avait pu lui faire peur. Le professeur se retourna mais ne vit rien de particulier derrière lui, il haussa alors les épaules, ce n'était surement rien.

Tzvetan avança son bras vers la vitre, la cognant doucement pour interpeller le jeune homme. Il attendit qu'il se tourne vers lui pour lui faire signe de le rejoindre.

Lui tournant le dos, j'observais les passants dans la rues. N'importe quoi aurait pu me faire détourner le regard plutôt que de plonger dans celui du professeur. Je ne voulais surtout pas le laisser gagner... Je ne voulais pas croiser son regard perle tant que je rougissais toujours. J'avais bien entendu les cognements à la fenêtre. Je les ignorais au début, faisant mine de regarder les filles. Je n'avais jamais eu beaucoup de mal à attirer les filles près de moi. Sans savoir réellement pourquoi d'ailleurs.

C'était une bonne occasion de voir si je l'attirait seulement pour une nuit ou s'il était réellement attiré par moi. J'allais tenter de le rendre jaloux en l'ignorant et en flirtant avec une fille devant lui. Prenant un air charmeur, je regardais la fille et son amie qui se mirent à glousser et à s'approcher du restaurant en faisant mine de s'y intéresser. Prenant bien soin de cacher mon œil, je m'avançais à mon tour. Nous discutions tranquillement avant que ces mesdemoiselles entrent dans le fameux restaurant, moi à leur suite.

Tout en me dirigeant à leur table, ayant été invité à prendre le déjeuner, je jetais des coups d’œil discret au professeur de Russe, placé deux tables plus loin. Un air satisfait passa sur mon visage avant d'entrer en intense discussion avec ces deux charmantes jeunes femmes. Elles ne m’intéressaient pas tellement en temps que potentielles concubines mais elles étaient assez charmantes et mon rire se répercuta plusieurs fois dans la salle.

La réaction du professeur ne tarda pas à venir, comme je l’espérais. Je le vis se lever et s'approcher de la table. Venait-il me draguer moi ou draguer les jeunes filles ? Ma question resterait sans réponse tant qu'il ne s’adresserait pas à nous