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Détourner le couvre-feu, ce n'est pas forcément mal... (PV Nathanaël)

Viken Pantin
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MessageSujet: Détourner le couvre-feu, ce n'est pas forcément mal... (PV Nathanaël) Détourner le couvre-feu, ce n'est pas forcément mal... (PV Nathanaël) EmptyLun 13 Juin - 22:53

    Pour Viken, la mer était beaucoup plus agréable la nuit en été. D'abord parce que le soleil n'était pas là, mais qu'en plus, la belle Lune le remplaçait, beaucoup plus accueillante et chaleureuse pour lui. Cette nuit, c'était la pleine Lune, et le Pantin ne l'aurait ratée pour rien au monde. Au risque de se faire chopper et sanctionner, il était sortit en douce voir ce spectacle dont il ne se lassera jamais.
    Il marchait au milieu des minuscules dunes de sable, au rythme du gémissement de l'eau. La démarche pas très sûre et une bouteille de Rhum à la main, il se cherchait un bon endroit pour admirer son tableau préféré jusqu'au lendemain matin, avant que le soleil ne se lève, s'il y arrivait avant que l'alcool ne l'endorme. Toujours vacillant, il trouva un coin tranquille et s'installa sur le sable encore tiède, à côté d'un rocher assez imposant. La lumière du jour ne pouvant pas le déranger, il ôta son bandeau de cuir noir et découvrit son œil gauche. Sa lourde Croix à côté de lui, il y posa sa bouteille après y avoir bu une nouvelle longue gorgée qui lui brûla à peine la gorge. Il était déjà bien entamé par la boisson.
    Il resta allongé là quelques longues minutes, puis se redressa et sortit de son sac un petit Pantin fini à l'effigie d'un guerrier démoniaque, et un autre en cours de création, un ours blanc. Il sortit un petit couteau de sculpteur et commença à tailler avec précision malgré son état. Après une quinzaine de minutes, il avait un bras parfait qu'il recouvrit d'une fourrure blanche comme la neige avant de l'emboiter sur le corps. Puis il rangea le tout avant de s'allonger. L'heure était à la détente, il le finirait demain.
    Il respirait l'air frais de la mer, se baignant le visage des rayons pâles et argentés de sa merveille. Il sortit son harmonica, toujours allongé, et commença à jouer quelques douces notes improvisées. Il soufflait une tristesse mélancolique dans son instrument. Tristesse adoucie ce soir par une Lune plus que splendide. En l'honneur de cette belle nuit, il reprit sa bouteille et la termina, jusqu'à ce que plus une larme n'ait à goutter de son goulot. Ce fut l'excès, une larme bien à lui commença à couler de son œil rouge... Il ressortit son vieux Pantin, à l'effigie du seul ayant été un ami pour lui.
    Ayatsuriningyô... Ma vie est belle mais je la noie dans l'alcool. Chaque gorgée est pour toi. Peut-être est-ce parce que ce spectacle aurait été plus beau si je l'admirais avec toi ? Notre amitié fut courte, mais tout est long maintenant, sans toi... Tu me manques... Tellement...
    Il sortit une cigarette et la prit entre ses lèvres. Mais une fois sur le point de l'allumer, il se souvint qu'il avait amené bien mieux, et que l'occasion était en or pour ce plaisir. Il rangea son paquet après avoir remit la cigarette dedans et sortit un cigare d'une boite qu'il avait eu du mal à se procurer. Cohiba, de Cuba. Dans son pays, la Russie, cette marque avait fait grand succès. Il aimait chaque bouffée de mélancolie que ces cigares lui apportaient...
Nathanaël Anderson
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MessageSujet: Re: Détourner le couvre-feu, ce n'est pas forcément mal... (PV Nathanaël) Détourner le couvre-feu, ce n'est pas forcément mal... (PV Nathanaël) EmptyMar 14 Juin - 19:32

    La lune était belle ce soir là. Depuis la fenêtre de ma chambre je l'observais, assis sur mon lit, les genoux repliés contre mon torse, ma tête posée sur ceux-ci. A chaque fois elle me donnait envie de sortir. Mais tous les élèves, et moi en particulier, étaient soumis à un couvre-feu qui ne nous laissait pas l'occasion d'admirer la pureté de la lune. Si seulement je pouvais sortir, même quelques secondes pour laisser la brise caresser mes cheveux et la lumière de la lune éclairer mon visage. Attrapant mon paquet de clope sur la table, je me levais ensuite pour aller à la fenêtre. La fumée qui s'échappait de mes lèvres s'envolait lentement vers le ciel et me donner des envies de liberté.

    Oh et puis merde. Finissant ma clope, j'attrape mon sac, des feuilles de Russe en vrac et l'autorisation que Tzvetan m'avait fait pour lui remettre mes devoirs en retard et ce, même après le couvre-feu, connaissant par coeur mes problèmes d'insomnie pour en avoir payé les frais. Il y des jours où je me demande encore comment il fait pour rester avec un type comme moi. Moi qui avait jusqu'alors collectionné les histoires sans lendemain, ça ma faisait presque un choc.

    Par chance, c'était Hito qui était de garde ce soir là. Enfin par chance... Après la rupture.. Brutale que j'avais eu avec lui, j'étais étonné qu'il ne me fasse pas autant souffrir. Il me laissa passer grâce à l'autorisation. Maintenant que le plus dur était fait, j'allumais une autre clope pour m'accompagner sur le chemin de la mer. L'eau était bonne et j'avais prit quelques vêtements de rechange au cas où. La brise me caressait enfin les cheveux, me procurant un énorme sentiment de liberté et de sérénité. Sachant très bien que l'influence de mon frère était bien plus faible en ville et même plus loin encore puisque la mer était après la ville, je n'avais rien à craindre pour le moment.

    Arrivé au bord de la plage, je regardais autour de moi pour voir s'il n'y avait pas un couple d'amoureux sur la plage. Personne à l'horizon... Je retirais alors facilement mes Doc Martens que je n'avais pas lacé et que j'avais enfilé vite fait. Les posant au fond de mon sac, je me mis à marcher dans le sable, mes pieds étant en contact avec la douceur du sable. Je marchais en direction de la mer, regardant l'immensité bleue. Il marcha tout le long jusqu'à ce qu'un silhouette se dessine sous mes yeux. Oui parce que, me croyant seul j'avais laissé mon oeil gauche respirer. Chose que je n'aurais pas du faire. Dans ma précipitation, mon cache-oeil tomba dans l'oeil et dans la pénombre, je ne pût le récupérer.


_ Merde.


    Je décidais alors de rester à ma place, arrangeant mes cheveux rapidement pour cacher ma marque. J'étais obligé de me cacher tout le temps, partout. C'était insupportable et très éprouvant mentalement. Sortant la dernière cigarette de mon premier paquet, je laissais doucement échapper une larme. Mon esprit était fatigué de tout ça. Mes pensées voguèrent jusqu'à atteindre des souvenirs de son frère mort de ses mains.


_ Tu me manques...
Viken Pantin
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MessageSujet: Re: Détourner le couvre-feu, ce n'est pas forcément mal... (PV Nathanaël) Détourner le couvre-feu, ce n'est pas forcément mal... (PV Nathanaël) EmptyMar 14 Juin - 21:35

    Entendant un juron au loin le sortir de ses pensées, Viken pensait qu'il avait été trouvé par un pion. Il fut rassuré quand il vit que ce n'était qu'un élève ayant passé le couvre-feu, comme lui. Il distinguait sa silhouette filtrée par les rayons de lune. Il attrapa son bandeau et le remit en place rapidement. Ce soir, il n'y aurait pas d'hostilités pour le Pantin. C'était une bien trop belle soirée pour ça. Il ne se releva pas, il n'avait pas envie de vaciller devant cet inconnu à cause de la boisson. Même s'il était encore conscient au minimum de ce qu'il faut être grâce à son entrainement passé à la boxe de l'homme saoul, son corps ne tenait pas l'alcool aussi bien que son esprit.
    Il regardait le jeune homme marcher, en fumant toujours son cigare. Il décida qu'il ne l'aborderait pas. Il avait peut-être envie d'être seul, tout comme lui. Puis Viken était bien trop timide pour entamer une conversation basée sur rien avec quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Pourtant, plus il pouvait le distinguer, plus son visage lui était légèrement familier. C'était un élève, il l'avait forcément vu. Mais il lui semblait déjà avoir entendu parler de celui-là... Peu importe, au final, c'était la Pleine Lune. Il reprit son activité précédente, essayant de faire des ronds de fumée autour de la Lune de façon à ce qu'elle soit parfaitement entourée pendant rien qu'une fraction de seconde. Ce qui était bien avec les cigares, en plus de leur saveur, c'était qu'ils duraient très longtemps. N'y arrivant toujours pas après ses nombreux essais, il s'en lassa, et reprit son harmonica. Il commença à jouer la mélodie d'Ave Maria. Une chanson d'Opéra Classique de Franz Shubert, un compositeur de l'époque romantique Allemand. Cette musique était d'une telle beauté, d'une telle grâce que même le Diable pourrait verser une larme en l'écoutant. Très vite les larmes remontèrent alors qu'il passait au Lacrimosa, du Requiem de Mozart. La messe des Morts...
    J'ai peur de ne jamais y arriver sans toi...
    La mélodie symphonique résonnait dans son esprit salit par la solitude causée par la Mort. Sa joie de vivre était enterrée avec Ayatsuriningyô. Si l'élève inconnu n'était pas dans les parages, il ne se serait pas retenu de hurler sa douleur vers la mer. Il se mit à bouillonner au fond de lui. Il avait besoin de boire plus, mais il n'avait plus rien à boire. Il du retirer son bandeau à nouveau pour laisser couler les larmes de son œil gauche qui ne pouvaient sortir. De toutes façons, il ne pouvait voir son œil de là où il était.
    Viken était à présent recroquevillé sur lui-même, sanglotant silencieusement en cachant son visage entre ses genoux, les mains sur les oreilles. Il devait se reprendre. Personne ne devait jamais le voir ainsi, et il avait peur que l'autre le voit. Il respira, reprit son cigare dans le sable et sécha ses larmes. Il reprit une bouffée de fumée épaisse qu'il expira doucement vers la Lune. Il ne devait pas se laisser aller. Il regarda le Pantin de son ami et ressentit une honte énorme. Il avait la chance d'être en vie et passait son temps à être dur en public et à se morfondre quand il était seul. Il avait une vie qui pouvait être belle s'il ne la bourrait pas d'une nostalgie suicidaire. Il laissait le Destin tirer sur ses ficelles comme s'il était inanimé de quelconque joie. Son comportement enfantin se faisait de plus en plus rare. Il commençait à ne plus savoir s'amuser. Mais il n'avait plus personne avec qui rire... Il se releva brutalement en manquant de tomber, il ramassa sa Croix, la brandit en l'air à deux bras la claqua de toutes ses forces par terre.
    _ MEEEEEEEEEEEEEEEEEEERDE !!! Hurla-t-il à plein poumons face à la mer.
    Il avait sûrement attiré l'attention du beau jeune homme sur lui mais il s'en foutait. Il avait envie de tout détruire, de briser des os et faire couler le sang chaud. Il se sentait ridicule. Pourquoi cette envie de s'en prendre aux autres pour son malheur ? Pour se punir de cette idée, il vint écraser son poing contre son front. Du sang coula jusqu'à son œil droit. Il tomba à genoux et sanglota lourdement.
    Mais quel pauvre con égoïste je suis ! Comment ais-je réussi à avoir toutes ces femmes dans mon lit ? Comment est-ce qu'elles ont toutes fait pour crouler sous le charme que je leur faisais ? Pourquoi ais-je envie de les rendre toutes heureuses ? Pourquoi je les aime tant ? Pourquoi ai-je envie de donner mon corps et tout ce que j'ai à chacune d'elle ? Pourquoi j'aime tant leur sourire, leur charme, leur odeur, leur caresser le corps, les entendre gémir sous les orgasmes, les voir rougir quand je les flatte ? Pourquoi je ne comprends rien à mes envies ? Pourquoi je suis con ? Pourquoi est-il partit ? Je n'ai plus aucune fierté ni aucune réponse sans toi, mon Frère de Cœur !!!
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